Sous pression : comment aider des jeunes employés anxieux

Malaises en réunion, absences imprévues, crises de panique aux toilettes… De jeunes employés anxieux, vous en connaissez sans doute. Peut-être que certains évitent les appels, figent devant un courriel ou craignent les évaluations.

Vous croyez justement en avoir dans votre équipe? Voyons comment les accompagner.

L’anxiété en peu de mots

C’est une peur excessive et dure à calmer. Ses symptômes, physiques ou psychologiques, nuisent au travail comme à la vie sociale : tensions musculaires, irritabilité, fatigue…

L’anxiété en hausse : ça vient d’où?

Selon une étude de la RSMC (Cet hyperlien s'ouvrira dans un nouvel onglet) (Recherche en santé mentale Canada), depuis 2016, le bien-être psychologique des jeûnes s’effrite plus vite que celui des adultes. Ils sont 17 % plus nombreux que leurs aînés à rapporter un niveau d’anxiété élevé.

Chez les travailleurs, les professionnels de 20 à 29 ans obtiennent les résultats en santé mentale les plus faibles (Cet hyperlien s'ouvrira dans un nouvel onglet) parmi tous les groupes d’âge.

Vous vous demandez d’où vient ce mal-être? Parfois, l’anxiété semble provenir de nulle part, mais ces facteurs sont fréquemment évoqués :

  • l’isolement depuis la pandémie
  • le temps d’écran excessif ou la surcharge numérique
  • les problèmes d’argent
  • l’accès à l’emploi
  • l’inquiétude concernant le climat et l’environnement
  • la dépendance au jeu ou à des substances
  • l’appartenance à un groupe souvent marginalisé (ex. : pour sa culture, son orientation sexuelle, etc.)
  • la pression de performance

Cette liste de raisons n’est pas exhaustive. Prenez l’exemple de 2 jeunes immigrantes embauchées par une PME : l’une peut vivre un choc d’adaptation qui la rend anxieuse, l’autre non. Les histoires varient autant que les individus.

Et comment ça se passe au boulot?

L’anxiété ralentit les tâches, nuit à la concentration et augmente les risques d’erreur. Elle influence donc la productivité personnelle et celle de l’équipe.

Parfois, l’anxiété pousse des employés à quitter leur travail. D’autres restent en poste tout en montrant des signes d’épuisement professionnel.

Il y a aussi ceux et celles qui hésitent à parler de leur situation par peur d’être jugés ou incompris.

Un cas concret

Gestionnaire pendant 27 ans, Élaine nous a raconté des interventions auprès d’employés anxieux. Pour les aider, elle a pratiqué l’écoute active et suggéré des ressources en santé mentale.

Sa conclusion : « En cas de crise, ça ne suffit pas de dire " ça va aller ". On ne doit jamais sous-estimer les besoins criants de la personne en détresse. »

Quand quelqu’un ose se confier, c’est précieux. Encore faut-il bien l’écouter… et savoir réagir.

Des moyens d’aider sans dramatiser

  • Instaurez un climat de travail bienveillant. Ça signifie de faire place à la reconnaissance, à la valorisation, au respect, à l’inclusion et au droit à l’erreur.
  • Maintenez une communication ouverte et sécuritaire et un leadership humain.
  • Faites appel à votre assurance collective et comptez sur ses ressources : programme d’aide aux employés ou aux gestionnaires, conférences, accès à des professionnels.
  • Formez les gestionnaires sur l’anxiété et ses signaux d’alerte, sur la communication et sur l’écoute active.
  • Facilitez l’équilibre travail-vie personnelle : horaires flexibles, droit à la déconnexion, télétravail lorsque c’est possible.
  • Encouragez des relations positives et favorisez le mieux-être : pauses actives, activités de groupe...

Consulter, améliorer, recommencer

Soutenir les employés anxieux, ce n’est pas appliquer 1 ou 2 mesures ou un grand plan figé… avant de passer à autre chose.

Adoptez une approche continue :

  • Allez à la source. Écoutez vos employés vous dire ce qui leur nuit… ou ce qui les aide déjà. Un sondage, une mini rencontre individuelle, un groupe de discussion : l’important, c’est d’ouvrir la porte aux échanges sincères. Ça peut faire émerger des besoins que vous ne soupçonnez pas.
  • Testez, puis ajustez. Ce qui fonctionne dans une équipe peut moins marcher dans une autre. Les situations changent, les approches aussi. Mieux vaut essayer et s’améliorer que de viser une solution parfaite du premier coup.
  • Les choses s’améliorent? Faites-le savoir. Moins de tensions, moins d’absences, meilleure ambiance : ça montre que vos efforts ont des effets réels. Cette progression vient d’un travail d’équipe, soulignez-le!

Les gagnants : tout le monde

L’anxiété, c’est comme du sable dans l’engrenage : ça paralyse les idées, coupe les élans, brouille les relations. En offrant votre soutien, vous réduisez ces blocages. Les échanges deviennent plus simples, l’équipe s’implique davantage.

Vous envoyez aussi un message fort à tout le monde : au travail, le bien-être n’est pas un bonus, c’est un pilier. Cette attitude retient mieux les talents et attire ceux qui cherchent un milieu où ils pourront s’épanouir.