Comment aider vos équipes à faire face à l’écoanxiété

Une femme tient un bac rempli d'électroniques

Souffrir d’écoanxiété, c’est possible ou il s’agit d’un nouveau mot à la mode? C’est plus commun que vous croyez! Quand les préoccupations face à la planète se transforment en détresse, il est temps de prendre du recul. Certains de vos employés ont du mal à gérer leur angoisse climatique? On a quelques trucs à vous refiler pour les aider à trouver un peu de sérénité.

L’écoanxiété, qu’est-ce que ça mange en hiver?

L’écoanxiété, c’est cet inconfort psychologique que l’on peut ressentir quand on évoque les changements climatiques. C’est une forme d’anxiété provoquée par l’inquiétude associée aux enjeux environnementaux. Pour certaines personnes, cette angoisse est telle qu’elle cause de l’insomnie, des pensées obsédantes, un mal de vivre.

Il faut dire que le contexte actuel est propice à l’écoanxiété. Il suffit de jeter un coup d’œil dehors pour voir les dégâts des changements climatiques et le déclin de la biodiversité. Dans les médias, les mauvaises nouvelles s’enchaînent quand il s’agit des enjeux environnementaux. Le sort de la planète est si incertain que même la naissance d’un enfant peut être écoanxiogène.

L’écoanxiété, un concept nouveau?

L’inquiétude liée aux changements climatiques ne date pas d’hier. Mais le mot « écoanxiété », lui, a fait son apparition dans les dictionnaires en 2023 seulement. Ça montre bien que le phénomène est reconnu. Et qu’il s’amplifie. Selon le Baromètre de l’action climatique 2023, près d’une personne sur 2 aurait vécu de l’écoanxiété au cours de la dernière année.

Reconnaître les signes d’écoanxiété

Avant tout, on vous rassure : s’inquiéter des changements environnementaux, c’est normal. C’est même sain. C’est une bonne motivation pour métamorphoser les choses.

Mais il est important de reconnaître que l’écoanxiété peut réellement saper le moral et la santé mentale de vos employés.

Certains signaux devraient néanmoins vous mettre la puce à l’oreille :

  • pensées obsessionnelles concernant le climat et l’environnement
  • raisonnement fataliste, des « à quoi bon, puisqu’il est trop tard »
  • sentiment de culpabilité lié à l’empreinte carbone personnelle
  • colère devant l’inaction des gouvernements
  • ressentiment envers les générations précédentes
  • symptômes de dépression ou d’anxiété
  • troubles du sommeil ou des difficultés de concentration
  • problèmes relationnels
  • perte d’appétit

La liste est longue. Cumulés, ces effets peuvent mener à une grande souffrance intérieure.

Qui est le plus à risque de vivre de l’écoanxiété?

Si le sort de la planète préoccupe à peu près tout le monde, certains groupes de personnes sont davantage prédisposés à vivre de l’écoanxiété :

  • Les jeunes : ils redoutent plus intensément les répercussions des changements climatiques sur leur avenir.
  • Les Premières Nations : la nature joue un rôle central dans leur culture et leur quotidien.
  • Les communautés marginalisées : elles disposent de peu de ressources pour faire face à la crise.
  • Les travailleurs en contact étroit avec l’écosystème : agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, etc.
  • Les militants : ils finissent par s’épuiser et se décourager devant l’ampleur de la tâche à accomplir.
  • Les premiers intervenants : ils ont une expérience directe des effets des changements climatiques.

Comment aider vos employés écoanxieux?

Malheureusement, les préoccupations climatiques ne sont pas près de disparaître. L’écoanxiété non plus.

Même si les craintes de votre personnel sont fondées, faut vivre, comme on dit. Vous pouvez aider vos employés à apprivoiser l’écoanxiété et à mieux composer avec l’incertitude.

Encouragez une culture bienfaisante et de communication ouverte.

En parler, ça aide à faire « dégonfler » bien des émotions. Reconnaître que la situation est angoissante et pouvoir le dire sans jugement a quelque chose d’apaisant.

  • Lancez la discussion et donnez l’occasion à vos employés d’exprimer leurs préoccupations. Les mots d’ordre : ouverture et bienveillance.
  • Favorisez la création de groupes de soutien entre pairs. Quand on échange avec d’autres personnes qui vivent la même chose, on trouve souvent des solutions et des ressources pour mieux gérer ses émotions.
  • Organisez des séances d’information et de sensibilisation sur la santé mentale, sur l’anxiété et sur l’espoir que nous apporte la science.

Faites la promotion du bien-être environnemental.

Quand on est inquiet, passer à l’action, c’est un bon moyen de renforcer le sentiment d’efficacité personnelle. Ça donne l’impression d’exercer un certain contrôle.

  • Incitez vos employés à prendre soin d’eux. Rappelez à vos équipes l’importance de respecter leurs limites en s’éloignant un bout de temps des médias, en se reposant quand la fatigue s’installe, en se rapprochant de la nature.
  • Encouragez les employés à faire partie de la solution et à poser des gestes concrets. Saluez ceux qui se lancent dans le zéro déchet, qui délaissent le voiturage en solo et qui changent leurs habitudes de consommation pour contribuer à l’effort.
  • Impliquez votre personnel dans des projets écologiques. Une bonne façon de canaliser les inquiétudes des projets constructifs. Ruches sur les toits, jardins communautaires, distribution d’arbres et de plantes: les possibilités sont nombreuses et chaque geste compte.

Et si malgré tout, l’écoanxiété gagne du terrain

Certains estiment qu’il s’agit d’une forme d’anxiété généralisée et qu’elle se traite de la même façon. D’autres se demandent si certaines de ses manifestations en font une condition distincte. Il n’y a pas de consensus dans les milieux cliniques à ce sujet. Il n’en demeure pas moins qu’elle peut engendrer une souffrance bien réelle.

Si vous constatez que l’écoanxiété que vivent des travailleurs nuit à leur bien-être, aiguillez-les vers des services professionnels de soutien, comme le programme d’aide aux employés et la télémédecine prévus dans votre régime d’assurance collective.