Gestionnaires : à l’affût des différents signes d'épuisement professionnel

Une femme s'ennuie devant son ordinateur portable

Ces jours-ci, vous avez remarqué que le moral de vos troupes battait de l’aile. Pas facile de garder vos employés motivés et performants…

Avant que l’épuisement professionnel ne s’implante au sein de votre équipe, voyez comment vous pouvez contribuer à sa santé mentale en tant que gestionnaire.

Bien sûr, on attribue souvent ce trouble à une surcharge de travail. Mais saviez-vous qu’on pouvait aussi l’associer à l’ennui et à la perte de sens? Apprenez-en plus sur ce phénomène pour veiller sur la santé mentale de vos équipes. Et sur la vôtre!

Ennui? Surcharge de travail? Perte de sens? Comment les distinguer?

Un nouveau vocabulaire de l’épuisement professionnel vient de faire son entrée chez les gestionnaires. Est-ce que ces phénomènes sont nouveaux? Pas nécessairement, mais on nomme maintenant différents états qui s’apparentent à de l’épuisement professionnel, ce qui évite de placer les personnes qui en souffrent dans le même bateau.

L’épuisement dû au surmenage

Ici, on fait référence au burn-out qui représente le type le plus connu de l’épuisement professionnel.

Il découle d’une surcharge de travail et s’installe lorsque la personne ressent un stress chronique.

Quels sont les signes d’un épuisement professionnel?

Soyez aux aguets. L’épuisement professionnel s’infiltre dans toutes les sphères de la vie : émotionnelle, cognitive, physique et relationnelle.

Ainsi, vous pourrez porter attention aux manifestations suivantes chez votre personnel :

  • sentiment de manque d’énergie ou d’épuisement
  • isolement, négativisme ou cynisme liés au travail
  • manque d’organisation et perte d’efficacité professionnelle

Évidemment, chaque personne est unique. L’épuisement professionnel peut se traduire par différents symptômes :

  • impression de débordement
  • réactions émotives disproportionnées
  • démotivation
  • faible quantité de travail accompli malgré de nombreuses heures
  • sentiment d’incompétence
  • fatigue persistante
  • symptômes d’anxiété

L’épuisement dû à l’ennui

On l’appelle aussi le bore-out. Ce type d’épuisement professionnel provient d’une sous-charge de travail quantitative et qualitative. L’expression « mourir d’ennui » prend alors tout son sens devant le manque d’épanouissement professionnel.

Comment reconnaître le bore-out au sein de votre équipe? Grâce au dialogue ouvert et sans jugement où la personne confiera ressentir :

  • de l’ennui quotidien au boulot
  • un sentiment de dévalorisation
  • de l’appréhension à l’idée de ne rien faire
  • le besoin de travailler au ralenti pour demeurer occupée toute la journée
  • de la fatigue le soir
  • l’obligation de faire croire que son emploi lui plaît

L’épuisement dû à la perte de sens

Moins étudié que les 2 types précédents, ce type d’épuisement professionnel, que l’on surnomme brown-out, se traduit par une perte de motivation. Dans ce cas, c’est la qualité des tâches qui cause problème. La personne les juge sans intérêt, inutiles et insignifiantes.

De plus en plus démotivée, son mal-être se généralise. Puisque la personne demeure fonctionnelle, discerner un tel trouble semble moins facile. Mais si vous cherchez un indice, vous l’entendrez dire que ses compétences sont sous-exploitées au travail ou encore qu’elle a le sentiment d’être éteinte.

Le présentéisme et ses conséquences

On assiste à du présentéisme quand des employés se présentent au travail, malgré le fait qu’ils ne sont pas en état physique ou mental pour être productifs. On pourrait résumer ce phénomène à être au travail, mais absent d’esprit.

Plusieurs raisons expliquent leur choix, entre autres :

  • une surcharge de travail
  • le refus d’un congé de maladie
  • le manque de flexibilité de l’employeur
  • la pression ressentie puisque d’autres collègues, même malades, se pointent au bureau

Quelques chiffres sur le présentéisme

Selon une étude effectuée en 2006 par Brun et Biron, le coût du présentéisme était de 9,9 jours par année alors que celui de l’absentéisme était de 7,1 jours.

En 2007, Statistique Canada estimait que 4 % des travailleurs, environ 500 000 personnes, avaient souffert de dépression. Or, 40 % de ces travailleurs dépressifs ne s’étaient jamais absentés du travail.

Votre rôle de gestionnaire

Comment favoriser la santé mentale de votre personnel?

Par la prévention d’abord.

À l’écoute!

Pour dépister les premiers signes d’épuisement professionnel au sein de votre équipe, vous devez les connaître. S’il y a lieu, faites appel au programme d’aide aux gestionnaires offert par votre organisation. Des spécialistes en santé organisationnelle pourront vous guider pour mieux appuyer votre personnel.

Soyez à l’écoute et portez attention aux symptômes de l’épuisement professionnel. Vous réduisez ainsi les risques qu’il fasse son apparition dans votre équipe.

Au cours des conversations, il est possible que vous ayez à essuyer quelques critiques. Faites preuve d’ouverture, d’humilité et de bienveillance pour apporter des changements qui vous impliquent.

Deux personnes discutent ensemble

Un milieu de travail sain

N’attendez pas qu’un cas d’épuisement professionnel survienne pour réagir. Mettez en place un plan de prévention et d’action pour favoriser la santé et le mieux-être au sein de votre entreprise.

Plusieurs mesures peuvent être implantées, à commencer par une stratégie de prévention en santé mentale.

Des reconnaissances qui motivent

Soulignez les bons coups et les initiatives de votre équipe, oui. Mais faites plus que ça! Relevez aussi les tâches monotones. Bien qu’elles semblent moins spectaculaires qu’un projet innovateur, elles contribuent tout autant au succès de votre organisation.

Démontrez votre satisfaction face au temps et à l’énergie déployés par votre personnel, peu importe les tâches qu’il accomplit.

Vous n’avez pas idée des bienfaits d’un compliment bien placé. Il gonfle le moral et valorise la personne qui le reçoit, particulièrement pour des tâches démotivantes.

Misez sur la conception des tâches

La conception des tâches repose sur l’organisation de celles-ci afin de réduire le stress organisationnel et le risque d’épuisement professionnel au sein de votre équipe.

Élargissement des tâches : pour éviter que la monotonie s’installe dans le quotidien de chaque membre de votre équipe, sortez des sentiers battus. Proposez-leur des tâches supplémentaires et différentes qui les valoriseront et leur permettront de briller.

Rotation des postes : évidemment, les tâches plus monotones ne peuvent pas être balayées du revers de la main. Essayez de mieux les répartir dans un groupe, pour qu’elles n’incombent pas toujours à la même personne.

Enrichissement des tâches : accordez plus de responsabilités à votre personnel. Faites confiance à l’autonomie de chacun et faites place à plus de liberté.

Conception des tâches (organisation du travail) : sondez votre personnel et demandez-leur comment insuffler un peu plus de «wow!» au boulot. Avec eux, revoyez les processus de travail.

Un changement? Agissez maintenant!

Vous remarquez que l’une de vos plus fidèles employées n’est pas dans son assiette? N’attendez pas qu’elle ne soit plus que l’ombre d’elle-même et agissez aux premiers signes d’un changement quelconque.

Afin d’entamer la discussion sur ce sujet délicat, faites-lui part de vos observations afin de vérifier si vous avez vu juste. Demandez-lui quelles sont les causes derrière sa baisse d’énergie et son absence de motivation.

Ensemble, cherchez des solutions. Pour les trouver, faites preuve d’écoute pour bien cerner la réalité de vos employés qui ont besoin d’aide. C’est à travers leurs confidences que vous les trouverez.