Le syndrome de l’intestin irritable : (encore trop) invisible au travail

Quelqu’un sort en flèche de la salle de votre rencontre d’équipe? Ce n’est pas toujours une urgence familiale. Il pourrait s’agir du syndrome de l’intestin irritable.
Cette maladie chronique peut causer douleurs, diarrhée, constipation, inconfort, fatigue ou même des absences. Elle peut aussi nuire à la concentration et à la productivité.
Et si vous aidiez vos employés qui en souffrent?
Portrait du syndrome de l’intestin irritable
Douleurs à l’abdomen, transit intestinal perturbé… Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est le trouble digestif le plus courant.
Souvent invisible aux yeux des autres, il entraîne les symptômes suivants :
- douleur et crampes abdominales surtout après les repas
- ballonnements ou ventre gonflé comme une femme enceinte
- gaz intestinaux
- épisodes de diarrhées et de constipation ou alternance des deux
- douleur lors du passage des selles et impression que l’intestin n’est jamais complètement vidé
- modification de la fréquence et de la consistance des selles
Voilà autant de symptômes qui peuvent affecter la performance au travail, le bien-être émotionnel et la qualité de vie au quotidien.
Qu’est-ce qui cause le SII? La cause exacte est inconnue, mais les études pointent vers plusieurs facteurs qui interagissent entre eux : le tractus gastro-intestinal, les bactéries intestinales, le système nerveux et des causes externes comme le stress. Souvent, on observe les effets suivants :
- une intolérance (p. ex. : lactose, gluten)
- un déséquilibre de la flore bactérienne dans le système digestif
Le syndrome de l’intestin irritable peut survenir à tout âge, mais débute souvent à l’enfance ou l’adolescence et persiste à l’âge adulte. Il peut aussi disparaître au fil du temps. Ce sont les femmes qui sont le plus touchées par la maladie. Le niveau de douleur varie selon les personnes atteintes.
Une chose est certaine, on n’en guérit pas, mais on peut tenter de contrôler les facteurs aggravants :
- stress chronique
- alimentation transformée, grasse et épicée
- rythme de vie effréné
- sédentarité
- dépression
- anxiété
- etc.
Et comment ça se traduit au boulot?
Le syndrome de l’intestin irritable n’est pas une maladie grave en soi, mais il peut nuire profondément à la qualité de vie. Pour certaines personnes, il devient même un frein à la vie sociale ou professionnelle.
Plus de 70 % des personnes atteintes disent que leurs symptômes perturbent leur quotidien. Et près de la moitié doivent s’absenter du travail ou des études à cause de leur condition.
Présentéisme, fatigue, stress, anxiété, sentiment d’isolement… Les impacts sont souvent invisibles, mais bien réels.
Comment pouvez-vous soutenir votre personnel
Si une personne de votre équipe vit avec le syndrome de l’intestin irritable, invitez-la à vous en parler en toute confiance. Une conversation ouverte vous permettra de mieux comprendre sa réalité.
Soyez à l’écoute de ses besoins. Par exemple, un horaire plus souple, des pauses plus fréquentes, un mode de travail hybride ou l’évitement des longues réunions et déplacements peuvent avoir un réel impact sur son bien-être.
Votre ouverture peut réduire son stress… et maintenir sa motivation au travail, même dans les journées plus difficiles.
L’accès rapide à des toilettes fermées, à proximité, est aussi essentiel pour préserver la dignité et le confort au quotidien.
L’accès aux soins compte aussi beaucoup. Revoyez votre régime d’assurance collective. Est-ce qu’il comprend des protections pour des soins paramédicaux, le soutien psychologique et les nouveaux traitements? Ces mesures peuvent aider à mieux gérer les symptômes.
Une culture d’entreprise bienveillante peut alléger le fardeau : aménagements discrets, sensibilisation de l’équipe, moments de pause pour prendre soin de soi, etc.
Et si votre organisation propose des initiatives en santé, comme des conseils en alimentation, de l’activité physique ou des outils pour gérer le stress, c’est encore mieux! Une alimentation faible en FODMAP peut grandement atténuer les symptômes chez les personnes atteintes. Le régime consiste à éliminer les FODMAP (sucres mal absorbés) pendant 6 à 12 semaines, ensuite, ils sont graduellement réintroduits jusqu’à une limite tolérable.
Le FODMAP, est l’acronyme anglais de FODMAP :
- fermentescibles
- oligosaccharides (par exemple : légumineuses, blé, seigle, oignons, ail, artichaut)
- disaccharides (par exemple : lactose-lait)
- monosaccharides (par exemple : miel, pomme, poire, melon d’eau, mangue)
- polyols (par exemple : champignon, chou-fleur, gomme sans sucre)
Des gestes simples, mais un effet durable
Prendre en compte les enjeux de santé digestive, c’est aussi prendre soin de vos équipes.
En intégrant ces réalités dans vos stratégies de mieux-être, vous contribuez à créer un milieu inclusif, respectueux et humain.
C’est bon pour la personne. Et c’est bon pour votre entreprise : meilleure rétention, hausse de la productivité, climat de travail plus sain et inclusif.