Travail : comment aider vos employés avec un TDAH?

Un groupe d'employés discutent autour d'une table de réunion

Dans votre équipe, vous employez quelqu’un qui a un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH1)? Consciemment ou pas, ses collègues ou vous-même gardez peut-être 1 préjugé ou 2 sur sa condition.

Explorez avec nous des mythes courants concernant les personnes avec un TDAH en emploi. On verra ensuite comment les épauler et les encadrer au besoin pour favoriser leur bien-être au travail et maximiser leur potentiel.

Le TDAH en bref : c’est un trouble du développement neurologique présent dès l’enfance et qui toucherait 4 % des adultes au Canada.

Pour de l’information générale sur les symptômes du TDAH, consultez cet autre texte de Beneva.

TDAH au travail : démêler le vrai du faux

Comme gestionnaire, c’est important de ne pas entretenir de fausses croyances concernant le TDAH. Les idées préconçues pourraient d’ailleurs affecter votre rapport avec ceux ou celles qui présentent ce trouble.

Le trouble du déficit de l’attention se montre sous une forme et une intensité différentes chez chaque individu. Sa façon de le vivre dépend aussi d’un tas de facteurs, dont le traitement accessible (pharmacologique ou non) pour atténuer ses symptômes ou ses stratégies d’adaptation afin de composer avec les défis quotidiens.

Voyons 4 croyances tenaces.

Mythe 1 : Les personnes avec un TDAH ne peuvent pas se concentrer.

La difficulté à soutenir son attention longtemps est bel et bien un symptôme, tout comme la facilité à se laisser distraire par son environnement ou même ses propres pensées. Pourtant, bien des gens avec un TDAH se révèlent capables d’une concentration exceptionnelle (ou hyperfocalisation), entre autres quand quelque chose les intéresse.

Mythe 2 : Elles sont moins productives.

Au contraire, les employés avec un TDAH peuvent se montrer particulièrement performants. Leur intérêt pour une tâche ou un projet les fait déborder d’énergie. Le défi consiste à trouver une façon de canaliser et d’utiliser leurs forces.

Mythe 3 : Les travailleurs qui ont un TDAH ne parviennent pas à s’organiser.

Les symptômes et leur sévérité varient d’un individu à l’autre, donc c’est faux.

Les défis d’organisation peuvent se manifester. Pour y faire face, certains mettent au point des stratégies personnelles ou emploient des trucs éprouvés: se servir d’un agenda, établir une routine, découper les projets longs en tâches plus courtes…

Mythe 4 : De nos jours, à l’ère des écrans, on est tous un peu TDAH.

Manquer de concentration par moments, ça n’a rien à voir avec le fait de vivre avec un TDAH. Seuls des professionnels reconnus pour en faire le diagnostic – psychologues, médecin ou neuropsychologues – disposent d’outils spécialisés pour évaluer si ce trouble existe chez quelqu’un.

Encadrer des employés avec un TDAH

D’abord, voyez du côté de votre assurance collective si vous avez accès à des ressources qui pourraient vous informer ou vous assister.

Attention aux faux pas

Comme le trouble du déficit de l’attention touche la vie privée des employés, n’abordez pas ce sujet en premier avec eux, encore moins sans préparation; c’est aux personnes de s’ouvrir d’abord à vous sur leur situation et leur diagnostic. D’ailleurs, peut-être que l’une d’elles ignore avoir un TDAH.

Si une employée, par exemple, vous parle de son TDAH et qu’elle demande votre aide, vous pouvez la soutenir avec deux types de mesures :

  • globales – celles qui profiteront à tout le monde
  • personnalisées – basées sur ses besoins

Dans le 2e cas, il faudra éviter de donner l’impression d’un traitement de faveur, pour prévenir le mécontentement dans le reste de votre équipe.

Des mesures d’aide globales

Créer un cadre de travail fixe : la présence d’une certaine routine aide les personnes qui ont un TDAH. Par exemple, certaines rencontres (virtuelles ou non) pourraient toujours avoir lieu au même moment de la semaine.

Offrir des écouteurs dans les bureaux à aire ouverte : les gens qui ont un TDAH ont souvent du mal à faire abstraction des stimuli, comme les sons ambiants. Le fait de porter des écouteurs ou des bouchons peut limiter la distraction par le bruit et les aider à rester centrés sur leur tâche.

Autoriser les horaires flexibles : en permettant aux employés de commencer à l’heure qui leur convient, ceux qui ont un TDAH pourraient choisir de démarrer la journée plus tôt (ex. : à 7 h ou à 7 h 30) pour profiter d’une période calme avant l’arrivée de leurs collègues. Cette habitude pourrait favoriser leur concentration.

Structurer et optimiser les réunions : pour faciliter l’écoute et la participation, fixez des objectifs clairs et une durée précise aux rencontres. Afin de motiver vos groupes, incluant vos employés avec un TDAH, réservez aussi du temps pour les discussions et les solutions créatives trouvées en équipe.

Des mesures d’aide personnalisées

Chaque personne vit différemment son TDAH. Pour aider une ressource de votre équipe qui s’est confiée à vous, commencez alors par une bonne écoute. Selon ce qu’elle exprime, vous pourriez prendre des mesures comme celles-ci :

  • pour le boulot « en présentiel », l’inviter à se trouver un coin tranquille, loin des endroits passants, pour travailler avec le moins de distraction possible
  • l’accompagner pour découper ses projets en plus petites tâches avec des priorités claires et des échéanciers
  • si la personne présente aussi de l’hyperactivité, lui offrir de prendre des pauses pour bouger un peu pendant la journée
  • redéfinir son rôle en fonction de ses forces pour favoriser sa réussite et la garder motivée

Faire briller les atouts et mettre à profit la diversité

Les personnes qui ont un TDAH amènent une diversité bienvenue dans une équipe de travail. Si les employés concernés parviennent à exploiter leurs atouts et leur potentiel, et si en plus vous savez reconnaître leurs forces et les faire briller, c’est tout le groupe qui en profitera.