J’ai mal au cou! Que dois-je faire?

Douleur au cou : est-ce normal?

Malgré sa taille, le cou a de grandes responsabilités. En plus de donner une certaine mobilité à notre tête, il assure son approvisionnement en sang. Les aliments et l’air qu’on respire y transitent et il protège notre moelle épinière, cette précieuse autoroute d’influx nerveux. Pas surprenant que quand il fait mal, ça devient vite dérangeant!

Au Canada, entre 2,7 % et 4,6 % de la population souffrirait de douleur cervicale incapacitante^1,2. On peut diviser les douleurs au cou en 2 grandes catégories :

1. Les cervicalgies de type mécanique sont de loin les plus communes. La douleur se situe quelque part entre la base du crâne et la hauteur des épaules. Elle rend certains mouvements ou certaines activités difficiles. Aucune lésion franche, comme une fracture, ne peut expliquer l’apparition de la douleur³.

2. Les cervicalgies infectieuses ou avec signes neurologiques sont plus inquiétantes. Mais, heureusement, beaucoup moins fréquentes. La douleur est provoquée par une infection bactérienne ou virale, ou encore par une atteinte du système nerveux.

La plupart du temps, la 1^re catégorie de douleur au cou n’est pas considérée comme une urgence médicale. Même si l’inconfort peut nuire à la réalisation de nos activités quotidiennes. Toutefois, si la douleur est accompagnée des symptômes ci-dessous, la 2^e catégorie est peut-être en cause et il est recommandé de consulter rapidement un médecin.

Symptômes justifiant un suivi médical rapide ou urgent :

• Fièvre importante avec une douleur et une raideur au cou
• Irradiations, engourdissement, perte de force musculaire et de sensibilité aux membres
• Perturbation aigüe des sens (vision, audition, ouïe)
• État général gravement perturbé

Pourquoi ai-je mal?

On peut mentionner les très rares cas de cancer, les malformations à la naissance, les maladies auto-immunes, etc. Mais, en général, une douleur au cou s’explique par une mauvaise posture maintenue de façon prolongée. Autrement dit, au banc des accusés : l’extension et la flexion du cou sur de longues périodes, ou encore la protraction, qui est une combinaison de ces 2 mouvements. Texter, fixer un écran le dos courbé et la tête avancée ou peinturer un plafond... ce sont de bons exemples contemporains!

La douleur mécanique peut aussi être déclenchée si on a des antécédents de traumatisme au cou ou à la tête. On pense à un accident d’auto, une commotion cérébrale ou à une chute banale. Ces évènements irritent les articulations du cou et affaiblissent sa musculature. Combinés à une mauvaise posture récurrente et voilà le cocktail parfait pour souffrir de douleurs cervicales.

Prévenir, c’est mieux que guérir!

Connaître la cause et le mécanisme derrière la douleur, c’est déjà connaître une bonne partie du traitement! Reste qu’il est préférable d’adopter de bonnes habitudes avant même d’avoir mal. Voici quelques conseils en ce sens :

• Adopter une bonne hygiène posturale est de mise. Autant en position assise que debout, il faut d’abord s’assurer de garder le bas et le milieu du dos droits. Ensuite, mieux vaut fixer l’horizon, le menton rentré plutôt que sorti.
• Effectuer des exercices de musculation pour le cou, le dos et les omoplates dans le traitement des cervicalgies mécaniques⁴. Plusieurs études en soutiennent l’efficacité. Le renforcement musculaire peut aussi prévenir les douleurs au cou, tout comme les risques d’ostéoporose.
• Optimiser ses habitudes de vie. Adopter un style de vie actif et une saine alimentation réduit les risques d’embonpoint. Le surpoids augmente la charge sur les articulations et affecte la posture. C’est ce qui contribue au risque de douleurs musculosquelettiques, dont celles au cou.

Plusieurs professionnels de la santé (physiothérapeutes, chiropraticiens et ostéopathes) peuvent vous accompagner pour traiter les cervicalgies mécaniques. Ils pourront mettre en œuvre un plan de traitement personnalisé, incluant des soins manuels.