Comment soutenir des proches endeuillés par le suicide

Deux jeunes femmes se serrent dans les bras

Pour accompagner des proches en choc après le suicide d’un être cher, on veut se sentir outillé. Dans cette situation inattendue, on cherche quoi dire, quoi faire. Voici cinq pistes dans le souci de vous épauler dans ce rôle de première ligne.

1. Une aide bienveillante et informée

Prenez un moment pour vous renseigner sur la meilleure façon de soutenir les personnes endeuillées par le suicide. Mais d’abord, rappelez-vous qu’il est normal de ne pas savoir comment agir. Heureusement, d’excellentes ressources existent pour appuyer les proches soutenants. Vous trouverez à la fin de l’article des références qui décrivent les approches reconnues pour aider les personnes endeuillées par le suicide d’un être cher. En vous documentant sur le deuil par suicide et sur les pratiques bienveillantes d’accompagnement, vous contribuerez à avoir un impact favorable dans le rétablissement des personnes touchées par le suicide d’un proche. Par exemple, en prenant connaissance des comportements qui ont une incidence favorable sur le processus de guérison, mais également des interventions qui sont moins appréciées, car perçues comme maladroites. Ainsi muni de connaissances sur le suicide et le processus de deuil, vous naviguerez mieux dans votre démarche d’accompagnement.

N’hésitez pas à aller chercher l’information directement à la source : demandez aux personnes quels sont leurs besoins. Souhaitent-elles être écoutées, rester seules, se faire aider avec les tâches pratiques comme la planification d’une cérémonie d’adieu ou la gestion d’autres membres de la famille? Elles sauront vous aiguiller vers le genre de soutien dont elles ont besoin.

2. Une écoute inconditionnelle

Le rétablissement des personnes endeuillées par suicide passe par la communication. Le sentiment d’être mal à l’aise ou de ne pas savoir quoi dire est courant chez les proches soutenants. Or, on peut tout à fait faire preuve d’attention et d’amour en écoutant, tout simplement.

Ce genre de deuil provoque des émotions fortes : rage, honte, incompréhension. La personne qui les ressent peut avoir besoin de les extérioriser, sans jugement de la part de ceux et celles qui ne vivent pas la même épreuve.

Pour cheminer, la personne en deuil ressentira probablement le besoin de soulever à répétition les mêmes questionnements ou détails liés à son histoire. Entre autres, elle pourrait réitérer son questionnement sur les raisons du suicide, décrire les événements précédant la tragédie, parler de souvenirs. Même si vous avez déjà entendu tout cela de sa part, soyez patient et rappelez-vous que la parole et la répétition sont salutaires au dénouement positif du deuil.

3. Un coin douillet

Aménagez un coin propice à la libre expression des émotions et au confort. Un endroit ‒ autre que la chambre à coucher et loin du désordre ‒ où la personne se sentira à l’aise de se retirer, de pleurer, de se confier ou de sommeiller. Voici quelques idées pour créer un espace réconfortant et vivant pour la convalescence :

  • Couvertures douces et coussins
  • Éclairage apaisant
  • Mouchoirs et corbeille
  • Téléphone et prise de recharge
  • Panier de collations santé
  • Plantes ou animaux de compagnie
  • Musique
Une personne est assise sur un divan et tient une tasse dans les mains

4. Congé de deuil

Les moments d’évasion soulagent et sont le premier pas vers un retour à l’équilibre. Essayez d’offrir des occasions de divertissements adaptés au cheminement de la personne. Ils seront courts et légers au début, et s’allongeront au fil du temps. Allez vers ce que la personne aime, que ce soit :

  • Faire du sport ou une activité artistique
  • Se promener en nature
  • Aller voir un spectacle
  • Ou même faire du ménage

Le deuil est ponctué de moments creux et de périodes de guérison. On le compare souvent à un océan; parfois calme, parfois plus agité. Il a son propre rythme, des vagues qui vont et qui viennent. Tranquillement, le sentiment de culpabilité inévitable aux premiers sourires et accalmies se dissipera. Les périodes de tempête s’espaceront. Chaque deuil est unique.

5. Des limites et des ressources

Le rôle des proches soutenants est principalement d’être présent pour les survivants du suicide en étant à l’écoute de leurs besoins et en gardant en tête que chacun vit un deuil à son rythme et à sa façon. Être une oreille attentive et disponible dans les premiers jours et dans les mois qui suivent est une aide bien précieuse. Toutefois, ce rôle peut être exigeant et il importe d’être attentif à vos limites. N’hésitez pas à accueillir la solidarité de l’entourage et à vous tourner vers les services d’aide professionnelle.

Pour guérir, les personnes touchées auront sans doute besoin de faire appel à un centre d’écoute, de consulter des services d’aide psychologique ou de se joindre à un groupe de soutien d’un organisme reconnu (un répertoire des services de soutien est disponible sur le site internet de l’Association Canadienne pour la prévention du suicide).

Ressources fiables