Entretien d’un immeuble en copropriété : 4 essentiels à prévoir en automne

Façade d'immeubles gris et bleu avec des escaliers et un arbre devant

Un peu partout, des immeubles à condos auraient besoin de plus d’amour. Et celui que vous gérez, lui, il tient le coup? Bon temps pour le vérifier : avant les premiers froids, l’automne est une période stratégique pour entretenir les bâtiments en copropriété afin de prévenir les bris des saisons à venir.

Regardons ensemble 4 types de vérifications qui peuvent changer la donne, vous éviter des dommages et une réclamation en assurance entreprises. Mais d’abord, survolons quelques infos sur le sujet!

Qui doit entretenir les parties communes?

Le syndicat de copropriété est responsable des parties communes et de leurs équipements (p. ex. : un filtreur de piscine). Au-delà des simples tâches comme la tonte de gazon, ça inclut également le nettoyage et l’entretien préventif pour garder l’immeuble en bon état.

On parle ici d’une obligation légale. Mais il s’agit aussi d’une protection pour le syndicat : les copropriétaires pourraient le poursuivre pour leurs pertes financières en cas d’un défaut d’entretien causant des dommages.

Des termes à connaître
  • Les parties privatives correspondent aux unités de condos.
  • Les parties communes appartiennent à tous les copropriétaires : entrée principale, couloirs, cour arrière...
  • Les parties communes à usage restreint sont celles liées à une des unités – p. ex., un balcon dont l’accès se trouve dans le salon de quelqu’un. L’entretien et le nettoyage de ces parties relèvent parfois des copropriétaires plutôt que de leur syndicat.
  • Le carnet d’entretien est un outil qui contient entre autres un calendrier saisonnier pour aider à planifier les travaux requis dans l’immeuble. Les copropriétaires qui veulent le consulter sont en droit de le faire.

Concernant les responsabilités d’entretien, attention, tout ne repose pas sur vos épaules : les copropriétaires aussi doivent s’impliquer pour protéger le bâtiment et sa valeur. À chacun et chacune de bien veiller sur son condo!

De plus, tous les occupants devraient rester à l’affût des bris ou des anomalies qui, où qu’ils soient, demandent une attention immédiate.

Deux cas concrets

Marie-Ève possède un condo au 3e étage d’un immeuble. Depuis 3 jours, son lave-vaisselle coule pendant le cycle de nettoyage. Éponger l’eau ne suffit pas : Marie-Ève doit corriger la situation avant qu’une infiltration cause des dommages à ses voisins – ou aux parties communes.

Josef, un autre copropriétaire, a remarqué un bris dans l’escalier de l’entrée principale : la rampe ne semble plus bien fixée. Il est tenu de signaler cette information au syndicat avant qu’un accident survienne.

1. Gérer l’humidité : faites-en une priorité

Peinture écaillée, odeurs de renfermé ou de moisi, condensation sur les fenêtres… On ne parle pas d’un décor d’Halloween, mais de signes à guetter cet automne.

L’humidité et les dégâts d’eau affectent les bâtiments ou leurs occupants de plusieurs façons : structure, esthétisme, salubrité, valeur à long terme... Pour préserver en plus le confort et la santé des résidents, c’est une des premières choses à surveiller d’ici l’hiver.

  • Vérifiez ou faites inspecter l’état de la toiture. Est-ce qu’elle s’avère étanche? Consultez des couvreurs professionnels en cas de doute.
    Si le toit est en bardeaux, regardez si ceux-ci gondolent, s’ils sont cassés, s’ils s’effritent…
  • Profitez des jours de pluie pour voir si l’eau s’écoule bien à partir du toit. À défaut, elle risque de s’infiltrer; le gel des prochains mois va amplifier le problème.
  • À moins de disposer de protège-gouttières, nettoyez bien celles-ci. Quand les feuilles et les débris les obstruent, l’eau circule autrement (et ça rime avec dommages au bâtiment).
  • Portez attention au drainage du terrain : assurez-vous entre autres qu’il existe une pente de 10% autour des murs. Elle doit permettre à l’eau de s’en éloigner d’au moins 6 pieds (ou 1,8 m), plutôt que de s’y accumuler.
  • Surveillez la présence de fissures sur les fondations : faites-les réparer au besoin.
  • Fermez l’alimentation en eau des robinets extérieurs et videz-les pour prévenir un gel de tuyauterie et des bris.
Les vieux chauffe-eau, une source typique de dégâts d’eau

Vérifiez l’âge et l’état des chauffe-eau : l’un d’eux a-t-il atteint les 10 ans? Il est alors à remplacer. Avisez la ou le copropriétaire concerné, si c’est le cas, pour qu’il ou elle agisse sans tarder.

2. Vérifiez l’isolation et le chauffage avant le retour du froid

  • Testez l’étanchéité des portes extérieures; assurez-vous que leur coupe-froid reste en bon état.
  • Inspectez les fenêtres (profitez-en pour retirer les moustiquaires afin de les mettre à l’abri pour l’hiver). Au besoin, remplacez les scellants abîmés. Moins de perte de chaleur, moins de risque de condensation… C’est un bon calcul.
  • Assurez-vous que les équipements de chauffage des parties communes fonctionnent tous normalement.

3. Pensez aux autres infiltrations (celles avec des pattes)

Chaleur, eau, nourriture : à l’approche de l’hiver, ce combo devient irrésistible pour plusieurs nuisances poilues, à commencer par les rats, les mulots, les écureuils…

Partager des lieux avec eux représente un risque pour les bâtiments, leur salubrité et vos finances. Les dommages provoqués par les rongeurs et la vermine sont d’ailleurs des exclusions communes sur les contrats d’assurance des entreprises.

Le saviez-vous?

Un trou de la grosseur d’un 10 sous suffit pour laisser entrer une souris. Pour un 25 sous, vous obtenez un rat!

Voici des exemples de gestes préventifs pour bloquer les intrus :

  • Coupez les branches qui frôlent votre toit. Cette « passerelle » ouvre la voie aux écureuils.
  • Dégagez les contours du bâtiment pour limiter le nombre de cachettes, de tremplins ou d’« escaliers » offerts aux rongeurs.
  • Bouchez les trous existants, s’il y a lieu, sur les diverses parties du revêtement. Pour ce faire, évitez les matières qui... se grugent, comme le bois ou le caoutchouc.
  • Placez un fin grillage métallique sur le conduit de sécheuse et son clapet extérieur.
Homme qui vérifie les avertisseurs de fumée

4. Prévention des incendies : des tâches de saison

La dernière chose au monde qu’on veut dans un immeuble à condo, c’est un incendie.

  • Faites une tournée des avertisseurs de fumée et des détecteurs de monoxyde de carbone. Remplacez les piles et assurez-vous que tout fonctionne.
  • Prévoyez le nettoyage des conduits de sécheuse de chaque unité.

La charpie (des résidus souvent gris) qui s’accumule dans les conduits est inflammable. Chaque copropriétaire devrait les faire nettoyer, sauf qu’en pratique, c’est souvent négligé. Le syndicat peut se charger de cette tâche à des fins de sécurité et envoyer la facture aux occupants.

L’eau et le feu, un duo coûteux

Les feux de sécheuse peuvent sembler inoffensifs. Ne les sous-estimez pas. Ils entraînent parfois des frais de réparation surprenants, et plus encore quand ils déclenchent un système de gicleurs à eau.

Et le reste?

Votre immeuble en copropriété dispose d’une piscine et d’un stationnement souterrain? Oups! C’est alors trop tôt pour vous reposer : vous avez d’autres tâches d’entretien automnal au programme.

Fermer la piscine dans les règles de l’art sera important pour prévenir les dommages cet hiver et la retrouver en bon état au printemps. Effectuez également une tournée d’inspection de tout stationnement souterrain pour déceler l’apparition de fissures ou d’anomalies.

Oui, c’est du travail tout ça… et il en vaut la peine. Une copropriété bien tenue offre plus de confort à ses habitants. Pour les syndicats, un entretien « sur la coche » constitue aussi une preuve légale de bonne gestion, une prévention efficace des pertes et, bien sûr, moins de tracas.